Pensant apporter leur contribution à une œuvre d'art coopérative, un couple de jeunes coréens s'est saisi des pinceaux installés devant la toile de Jon One dans une galerie d'art de Séoul. Les pinceaux et la peinture faisaient pourtant partie intégrante de l'œuvre et ne constituaient en aucun cas une invitation.
Un petit cartel explicatif à côté d’une œuvre d’art n’est jamais de trop. C’est ce qu’a prouvé l’événement survenu dans une galerie d’art de Séoul le 2 avril dernier. Alors que la galerie exposait Untitled, une œuvre du Street Artiste franco-étasunien Jon One, un couple de jeunes coréens a peint trois formes à la peinture verte en plein milieu de l’œuvre, pensant que les pinceaux et la peinture disposés devant les y invitaient. Rapidement identifiés grâce aux caméras de surveillance, ils ont dû expliquer ce malentendu à la police, qui envisageait la possibilité d’un acte de vandalisme sur cette toile à 400 000 €.
Scandale pour les uns, malentendu pour les autres
Expliquant que l’installation d’ustensiles de peinture, l’absence de cadre et la technique « dripping » (en laissant couler, goutter ou en projetant de la peinture), les avait induits en erreur, le couple a marqué au sens propre l’œuvre de Jon One. Pensant n’avoir rien à se reprocher, les jeunes adultes étaient tranquillement rentrés chez eux, sans imaginer un instant terminer leur journée au poste de police. Kang Wook, le directeur du Seoul Arts Center, la galerie en question, s’est montré compréhensif avec ces « vandales malgré eux ». « Notre équipe s’est aperçue que quelqu’un avait abîmé la toile, donc je suis arrivé sur le champ », explique-t-il à l’agence de presse Reuters. « Ils ont avoué qu’ils pensaient qu’ils étaient autorisés à peindre sur la toile, en tant qu’œuvre d’art participative. Ils ont reconnu avoir fait une erreur », continue-t-il.
Dans un post Instagram, l’artiste s’est, quant à lui, offusqué de la dégradation de sa toile de 7 mètres sur 2, qualifiant l’incident de « scandale », avant de se raviser. Des discussions sont en cours entre la galerie et Jon One sur la marche à suivre pour amenuiser les dégâts autant que faire se peut, alors que l’artiste a déjà fait savoir qu’il souhaitait que son œuvre soit restaurée. Il est très probable que le couple responsable de la dégradation doive payer la somme nécessaire à la restauration, même si la question s’avère plus complexe que cela selon Kang Wook. En attendant, des indications ont été ajoutées pour éviter toute confusion, notamment un panneau « Ne pas toucher » et un cordon de sécurité, qui devraient dissuader les visiteurs les plus audacieux.